Néo-soviétisme

Entrée n°2 sur 12 de la série Shadowrun Russie 2072
  • La Russie de 2072 est néo-soviétique, pas tant d’un point de vue philosophique/communiste que symbolisme et puissance de l’état (et, donc, de la Rodina/mère-patrie). Il n’y a qu’un seul parti (les Recontructionnistes pour un Soviet National, aka RSN), mais il regroupe quasiment toutes les tendances (Eglise Orthodoxe incluse). Il n’y a plus d’économie planifiée, et on est, en définitive, assez éloigné de l’idéal marxiste-léniniste. Par contre, les soviets (conseils locaux, régionaux et national) ont pratiquement tout pouvoir à leurs niveaux respectifs, et la progression au sein du parti reste essentielle pour ceux qui veulent participer à l’évolution du système.
  • L’administration est structurée et cloisonnée, le pays très militarisé (parallèlement à l’Armée Rouge, qui gère essentiellement les menaces extérieures, la sécurité intérieure est assurée par l’Armée Intérieure … il n’y a pas de « gardiens de la paix civils ») et les services de renseignements (l’UGB, héritier du KGB, et le GRU, les renseignements militaires) exercent un contrôle transversal évident.
  • Un citoyen soviétique qui suit convenablement les règles vivra relativement confortablement (l’état lui garantissant un travail, un logement, l’éducation et les soins de santé gratuits, les services et fournitures de base, et même des vacances annuelles). La majorité des russes sont fonctionnaires, travaillant pour une agence ou l’autre, employés civils d’une Armée Rouge réorganisée et redisciplinée, ou « sovietniki » intégrés aux contingents de citoyens dédiés aux corporations (qui ne peuvent officiellement dépasser un certain pourcentage de travailleurs « étrangers »).
  • Début des années 30, la Russie allait bien, trop bien peut-être, à tel point que le RSN eut les yeux plus gros que le ventre. Moins d’un an après le soulèvement aussi frustrant qu’incontrôlable d’une Iakoutie éveillée, en 2031, les troupes russes envahirent la Pologne et progressèrent en Allemagne, avec la volonté de surpasser les réalisations de son ancêtre, l’URSS. Le grand public ne sait toujours pas qui fut derrière l’intervention des Nightwraiths (avions furtifs), mais celle-ci stoppa net la lancée de la Russie. Cette dernière, un peu penaude, n’eut cependant pas le temps de se lamenter longtemps sur son sort que débutaient les Secondes Euroguerres (2034). L’Armée Rouge se redéploya au sud pour contrer, avec plus ou moins de bonheur (et quelques hauts faits d’armes), l’offensive des forces de l’Alliance pour Allah dans le Caucase.
  • L’Armée Rouge avait vaincu, mais sa gloire se chiffrait en lourdes pertes humaines et financières. Le Secrétaire Général démissionna et l’Alliance pour une Réforme Démocratique (ARD) pris la place du RSN. Mais ses réformes, pourtant fondées sur des principes en application dans plusieurs grandes nations, furent un échec. Et lors des élections suivantes, les Reconstructionnistes pour un Soviet National reprirent le pouvoir, bien décidés à ne plus le lâcher à présent. En durcissant, directement ou indirectement, son emprise sur les media, le peuple, l’armée et les politiques, le gouvernement soviétique a relégué ses adversaires potentiels (ARD comprise) au rang d’opposition de façade. Les pouvoirs du Soviet Suprême National (SSN, le parlement, sur lequel le RSN a une mainmise quasiment totale) ont été considérablement renforcés au détriment de ceux du Président (qui porte aujourd’hui le titre de Premier Ministre et se cantonne généralement à un rôle protocolaire de diplomate envers l’étranger, comme le fait le Roi d’un Monarchie Institutionnelle).
  • 2064 aurait pu être une année-charnière pour l’évolution et l’avenir de la Russie et de son peuple. En moins de 6 mois, deux secrétaires généraux étaient décédés et la bataille faisait rage au sein du SSN pour l’élection du suivant prévue pour le mois de décembre. Plusieurs optiques coexistaient à l’intérieur même du Parti. Et l’heureux élu aurait eu plus de poids pour mettre la sienne en application.
  • Le crash matriciel global, conséquence d’actions terroristes sur la Matrice pour lutter contre l’IA Deus, est cependant passé par là, et a soudainement rebattu toutes les cartes. La Matrice a dû être « reconstruite » (avec, notamment, de nouveaux protocoles), et énormément de données ont été perdues (dont une bonne partie des données d’identité des citoyens de par le monde). Les élections ont dès lors dû être reportées, faute d’infrastructures matricielles suffisantes pour les assurer.
  • Par ailleurs, un vent de révolte soufflait (enfin) de Sibérie. Les abords du Lac Baïkal commençaient à se soulever face aux autorités éveillées. Sans pour autant revenir directement dans le giron russe, le gouvernement aurait pu profiter de ces événements pour prendre sa revanche … mais le crash matriciel de 2064 est passé par là (générant, outre un chaos situationnel général, une population de personnes sans identité qui n’ont pas toutes régularisé leur situation, malgré les efforts des services de recensement de l’administration), suivi quelques mois plus tard par un assaut iakoute de grande envergure.
  • Débordés de tous côtés, les gardes-frontières et les troupes russes avaient besoin d’un soutien total, d’un héros, d’un chef capable de reprendre la situation en mains. Le SSN se réunit alors au Kremlin et présenta, 6 jours plus tard, un gouvernement d’union soviétique d’urgence à la tête duquel siégeait un triumvirat de Secrétaires Généraux : Vladimir Danko (héros militaire des Secondes Euro-Guerres), Dmitri Baïtchik (ancien decker Saeder-Krupp de haut vol reconverti dans la politique) et Viktor Kamendine (directeur de l’UGB) qui avaient respectivement en charge la guerre, la replanification matricielle et la sécurité intérieure.
  • Danko, de nouveau auréolé de gloire pour sa gestion de ce conflit, aurait pu être conforté, seul, à son poste de Secrétaire Général à l’issue des élections du SSN de 2068. Mais tous s’accordèrent à dire qu’il était sorti très fatigué de cette guerre. Et c’est Kamendine qui fut élu.
En 2072 : au mois de novembre se tiennent de nouvelles élections. Rassili Romanov, le directeur actuel de l’UGB parle de se lancer dans la course, fort des récents succès de ses départements en matière de sécurisation des frontières et de lutte contre la criminalité organisée (Vory et Ombres). Sacha Kalinski prendrait alors la tête de l’UGB tandis que Kamendine pourrait se contenter d’une fonction de Premier Ministre.
Mais la nouvelle course au pouvoir ne fait que commencer …
Un des enjeux de celle-ci concerne la symbolique soviétique. Plusieurs membres du SSN, et non des moindres, prêchent pour un retour clair à des symboles de l’URSS : nouvelles paroles pour l’hymne national, drapeau rouge, renommage de villes et de lieux, …
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